A partir de 3 ans, votre enfant emmagasine de nouvelles connaissances à une vitesse stupéfiante et il est navrant de constater qu’aujourd’hui les jeunes subissent souvent l’école comme une corvée, au pire, un terrible calvaire. D’ailleurs face à la pression parentale et scolaire, certains ont peur de « ne pas y arriver » et ne connaissent malheureusement ni le désir, ni le plaisir d’apprendre. Comment les leur (re)donner ? Réponses de pédagogues.
Remémorons-nous d’abord qui nous sommes
Pour motiver nos enfants il faut déjà changer notre regard sur eux. Et pour cela, faisons un petit retour du côté de notre propre relation avec l’école.
« Je vois régulièrement des parents qui exigent inconsciemment une réparation de la part de leurs enfants, ces derniers devant réussir là où ils ont échoué », remarque Audrey Akoun, thérapeute cognitivo-comportementaliste, spécialisée en pédagogie.
Accordons-leur un regard bienveillant, qui leur laisse le droit à l’erreur, et à l’hésitation. Prenons un exemple, lorsqu’un enfant dit « Je ne sais pas », Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, psychologue clinicienne spécialisée dans les méthodes de travail et l’apprentissage, suggèrent cette phrase : « Pose la question à ton cerveau et attends qu’il te réponde. S’il te plaît, ne le brusque pas, il n’aime pas cela. »
Vous verrez il y a alors de bonnes chances que les mots arrivent quelques secondes plus tard, précédés d’un « Ah, oui ! Je sais ! » Effaçons les vieux schémas, comme celui qui conjugue le travail et l’effort, la souffrance et le travail : en s’appuyant uniquement sur ces mythes, les apprentissages risquent de devenir longs et difficiles. En revanche, associer le travail avec le plaisir, les encouragements et la valorisation favorise l’épanouissement et l’acquisition des connaissances.
Partons de ce qu’ils aiment
La joie de comprendre, le plaisir de découvrir s’étendent en dehors de l’école tout est bon pensez aux : jeux, promenades, voyages, sports, lectures, films, moments en famille. Comprenons « qu’Il s’agit de mettre l’enfant dans une position d’explorateur », précise Audrey Akoun. Car c’est de proche en proche, en « réseau », que fonctionne notre cerveau : nous mémorisons et avançons en nous appuyant sur nos références acquises, en les mettant en lien avec les nouvelles connaissances. En clair notre pensée est arborescente et non linéaire.
Tout ce qui peut nous nourrir intellectuellement vient soutenir les apprentissages. Nullement besoin de viser l’« utilitarisme » culturel : un film, un livre, une anecdote sur les rois de France en faciliteront la représentation. Ainsi « En partant de sujets qu’il aime, l’enfant réalise qu’il peut apprendre en prenant du plaisir », poursuit la thérapeute. Laisser la place à la divagation (au sens de se promener), à la fantaisie, permet à la créativité de se développer. Et puis d’ailleurs, découvrir de nouvelles choses ensemble, enfants et parents, offre surtout un bon moyen d’ouvrir un espace affectif rassurant et amusant.
La liste est infinie : jouer au billard, faire des maquettes, de la cuisine, du vélo sont autant d’occasion de recourir à des notions de maths, de chimie, de sciences naturelles, de physique, de géographie… « Mais pas trop quand même ! » avertit avec humour Audrey Akoun. Restons tout de même légers et fuyons les affreuses sorties « pédagogiques » qui finissent par avoir l’effet inverse ce n’est pas le but recherché.
A retenir : 10 conseils pour qu’il (elle) ne perde pas ce formidable appétit de découvertes, à l’école comme à la maison.
Exprimez votre fierté devant ses progrès.
Il a compris les règles d’un nouveau jeu ? Il écrit son nom en entier ?
Montrez-vous enthousiaste, vous pouvez en être certain ça va lui donner des ailes ! Les émotions ont une importance primordiale dans le désir d’apprendre de l’enfant.
Montrez-lui ce qu’il va y gagner.
A présent qu’il sait jouer au scrabble par exemple, vous pourrez faire des super parties ensemble. Ça donne du sens à ce qu’il apprend et, surtout, envie d’aller toujours plus loin.
Aidez-le à bien s’exprimer.
En maternelle, la priorité est donnée à la maîtrise du langage oral. C’est la clé de la réussite scolaire.
Lisez à haute voix en mettant le ton. Cela va former son oreille au rythme des phrases et enrichir son vocabulaire. Discutez avec lui, posez-lui des questions commençant par où, quand, pourquoi, comment…
Le but ? L’amener à vous répondre par des phrases complètes au lieu d’un simple oui ou non.
Misez sur les activités répétitives.
Jeux de puzzles, constructions, d’associations, , etc. sachez que La répétition est très utile. Elle lui permet de comprendre ses erreurs et de ne pas les reproduire. Avec le temps, il fera un sans-faute ! Rien de tel pour avoir le sentiment d’être compétent… et le désir de s’attaquer à plus ardu.
Tenez compte de ses capacités.
Chers parents en mettant la barre trop haut, vous risqueriez de saper sa confiance en lui. Et s’il redoute l’échec, il n’aura plus envie d’apprendre.
Encouragez-le à lire.
En déchiffrant enseignes, affiches, marques par exemple. Inventez des petits jeux. Avant les courses au supermarché, listez ensemble les produits à acheter. A lui de les repérer dans les rayons et de les mettre dans le chariot. Et vous également intéressez-vous à la lecture et autres, vous êtes le parfait modèle pour lui (elle).
Cachez votre déception devant ses échecs
Sinon, sa motivation va diminuer et il peut se décourager. Au contraire, minimisez-les : « Tu n’as pas réussi à construire ce puzzle ? Normal, c’est difficile. On regarde ensemble si tu veux. »
Apprenez-lui à travailler pour lui-même.
Les appréciations de la maîtresse, c’est bien, mais ça peut aussi générer du stress. Mieux vaut qu’il apprenne par curiosité, par désir de se lancer des défis plutôt que pour faire plaisir à la maîtresse.
Confiez-lui des missions à sa portée.
Par exemple, un coup de main pour préparer la salade de fruits. Il doit mettre le même nombre de fruits dans chaque coupe. Et même résoudre un problème : combien de coupes faut-il sachant que papa n’est pas là mais qu’on a invité papy et mamie ? Mine de rien, c’est un excellent entraînement !
Jouez avec lui !
Le jeu est un outil pédagogique fabuleux pour travailler la concentration et organiser la pensée. C’est aussi un excellent entraînement à l’effort. Or on n’apprend rien sans effort…
Certains jeux ajoutent du sens à ce que votre enfant apprend à l’école. Au jeu de l’oie, il s’exerce à compter. Au Uno, il utilise les notions de « plus petit que » et « plus grand que » etc… passez des après-midis jeux en famille, fera du bien à tous.
Sources : https://www.magicmaman.com/,dix-moyens-de-donner-le-gout-d-apprendre-a-votre-enfant,486,3382403.asp
https://www.psychologies.com/Famille/Grandir/Autorite-Transmission/Articles-et-Dossiers/Comment-donner-le-gout-d-apprendre-aux-enfants